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Actions et projets

Nos objectifs

Donner accès

Permettre à des citoyennes et citoyens de tous profils d’accéder à des sensibilisations et formations interculturelles

Renforcer les compétences interculturelles

Former pour étendre les compétences, les possibilités d’action et de réussite entre personnes issues d’horizons culturels divers

Faciliter la communication

Diffuser des outils et techniques qui développent l’écoute, l’attention, la capacité à adapter sa communication à des personnes différentes de soi

Favoriser une insertion positive

Proposer un accompagnement interculturel des nouveaux arrivants dans la société française : étudiantes et étudiants internationaux, personnes migrantes et réfugiées…

Susciter les synergies

Concevoir des projets impliquant des personnes issues de milieux professionnels et culturels variés pour permettre le partage d’expériences et le renforcement mutuel

Nos activités

Mitra+ s’engage sur le terrain à travers plusieurs types d’actions :

  • La conception et mise en œuvre d’actions de sensibilisation interculturelle : événements culturels, interventions dans les organisations, témoignages…
  • La conception et l’animation d’ateliers de formation interculturelle : renforcement des compétences interculturelles, prise en compte de la diversité et démarche inclusive, accompagnement de nouveaux arrivants, formation à l’animation en groupes multiculturels…
  • La diffusion et la conception d’outils pédagogiques à rendre accessibles au plus grand nombre
  • L’organisation de rencontres et ateliers de partage, afin d’expérimenter la diversité, les outils interculturels, et de faire fructifier les savoirs respectifs.

Nos projets

Formations

Rencontres

Ressources

Ils et elles nous font confiance

Quelques exemples d’actions Mitra+

Accompagnement interculturel de groupes étudiants internationaux

Mitra+ propose une offre de formations diversifiée. Certaines de ces actions de formation ciblent plus particulièrement les groupes d’étudiantes et étudiants internationaux et les équipes pédagogiques qui les encadrent. C’est notamment le cas du Master 2 PRIAM (Predictive and Integrative Animal Biology).

Ce parcours, qui forme des spécialistes en biologie intégrative et prédictive, est proposé par AgroParisTech/Université Paris-Saclay et intégré dans le master européen de génétique animale EMABG coordonné par l’université BOKU de Vienne en Autriche. Au sein de ces promotions, la moitié des jeunes viennent de pays éloignés.
Chaque année, Mitra + conçoit et anime une série d’ateliers interactifs pour sensibiliser la promo à la façon dont les cultures influent sur les styles de communication et d’apprentissage, le rapport au temps, la relation au groupe ou encore à la performance des étudiants.

Mitra+ leur présente aussi le choc culturel, phénomène fréquent mais transitoire, et leur donne quelques conseils pour le surmonter plus facilement. Des outils de décodage et d’analyse de situations interculturelles sont partagés pour faciliter les travaux en équipe et favoriser la bonne insertion des étudiants dans la promotion.  

Séances de jeux interculturels en ligne

L’une des priorités pour Mitra+ est de faciliter les rencontres, qu’elles se déroulent en présentiel ou à distance. Jouer ensemble s’avère souvent une bonne façon de briser la glace. Certains jeux interculturels favorisent la découverte mutuelle, le partage d’expériences et le questionnement. Grazia Ghellini, membre du bureau de l’association et experte en ludification, en a conçus plusieurs. Mitra+ a proposé début 2021 des séances en ligne autour de son « Game of Feelings in Virtual Space » qui se concentre sur les émotions ressenties en distanciel. Les échanges ont été très riches et les participants ont confié avoir eu beaucoup de plaisir à partager leurs ressentis lors de ces séances.

Appel citoyen

Mitra+ est une association de terrain, ancrée dans la vie citoyenne. Au printemps 2019, l’association a participé au Grand Débat National lancé par le gouvernement suite au mouvement des Gilets Jaunes. Mitra+ a ainsi rédigé et soumis un « Appel pour le renforcement des compétences interculturelles dans la société française », qui a rencontré de nombreux soutiens. Cet appel attire l’attention sur le potentiel de l’approche interculturelle pour mieux vivre ensemble et propose des actions concrètes de sensibilisation et formation en France.

Propositions pour une société plus inclusive :
Renforcer les compétences interculturelles des citoyens

Contribution au Grand Débat National
11 mars 2019

 

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Ministres, Députés et Sénateurs,

Vous avez convié tous les citoyens français à contribuer de façon constructive au Grand débat national et nous vous en remercions. Avec cet appel nous souhaitons attirer votre attention sur des ressources sous-estimées en matière de vivre ensemble et d’intégration, ainsi que sur des possibilités d’actions concrètes et accessibles.

Il y a un moment que nous voyons les peurs grandir, et notamment la peur de l’autre, qui s’exprime sous diverses formes. Nous observons aussi une tendance à parler les uns contre les autres, plutôt que les uns avec les autres, à entretenir des discours clivants plutôt qu’à rassembler ou rapprocher.

Or il existe nombre d’approches et d’outils qui ont fait leurs preuves pour surmonter les peurs, établir un dialogue fructueux plutôt que des débats antagonistes, et développer une meilleure compréhension mutuelle. Aborder et accepter les différences, apprendre à s’écouter et coopérer sont des compétences sociales et interculturelles identifiées, en théorie accessibles à tous, mais en fait largement méconnues et très rarement proposées à la majeure partie de la population française.

Dans notre pays, rares sont les formations des professionnels et des citoyens à la communication et la coopération entre personnes issues de cultures différentes (sociales, nationales, professionnelles…), alors que les besoins sont immédiatement perceptibles, dans tant de situations quotidiennes. Notre expérience de citoyens et de praticiens est qu’à quelques explications près, ou à une façon d’organiser la rencontre près, la même situation peut dégénérer en conflit ou au contraire créer du lien et de la montée en compétence citoyenne.

Des outils d’information, de formation, d’animation, d’analyse existent qui favorisent l’adaptation aux différences. Des formations et outils de « bridging » (capacité à créer des ponts entre personnes a priori différentes voire opposées), permettent à ceux qui s’en saisissent de susciter le dialogue et faire aboutir les discussions – y compris en cas de forte polarisation. De telles approches sont proposées et mises en application avec succès dans d’autres pays par les institutions et les citoyens, et elles exercent un véritable effet levier sur les représentations et les pratiques.

Vous sollicitez des idées pour favoriser l’intégration : certes, il existe aujourd’hui un accompagnement (essentiel) par les associations et les pouvoirs publics sur le plan administratif, logistique et linguistique des personnes migrantes arrivées en France. Mais encore trop rare est l’accompagnement interculturel, alors qu’il s’agit d’un besoin criant : rendre compréhensibles les attentes, les normes, les valeurs et les habitudes de notre société à des personnes qui arrivent d’un autre environnement culturel. De telles formations (explicitation et explication des valeurs françaises, des façons de vivre en France, des codes sociaux en matière de communication verbale et non-verbale, comportements attendus en entretien et en milieu professionnel…), font gagner un temps considérable en matière d’intégration sociale et économique. Elles rendent les nouveaux venus capables de s’insérer positivement dans la société française et préviennent des malentendus susceptibles d’antagoniser sociétés d’accueil et nouveaux arrivants, par simple méconnaissance mutuelle.

Cela vaut pour la laïcité, sur laquelle se méprennent tant de nouveaux venus, mais aussi tant de Français, de toutes origines. Elle, qui crée les conditions d’une coexistence pacifique et de respect entre personnes de confessions différentes, passe désormais trop souvent pour de l’intolérance. Ici encore, notre expérience de praticiens des approches interculturelles est qu’à quelques échanges près, la laïcité peut être acceptée, voire embrassée, ou rejetée. Nous regrettons souvent que les institutions ne mobilisent pas davantage des approches, outils et professionnels qui seraient à même de clarifier et apaiser les façons de vivre son identité – française, métissée ou autre – au sein de la société française d’aujourd’hui.

Certains d’entre nous sont déjà engagés depuis un moment dans la promotion de tels outils dans notre pays, traduisant et adaptant au besoin certains outils au contexte français, proposant à diverses instances de les accompagner, formant des professionnels comme des travailleurs sociaux. Mais il serait critique de donner une vraie ampleur et un vrai impact à cette diffusion, en formant et en outillant davantage les personnels des mairies, des préfectures, la gendarmerie, la police, le personnel de l’Education Nationale… à la communication interculturelle – tant d’altercations quotidiennes et de souffrances liées à des malentendus pourraient être évitées ou mieux gérées. Il serait utile de faire monter en compétences interculturelles l’ensemble des citoyens, que cela aiderait jusque dans leurs soucis de voisinage, ainsi qu’à « apprivoiser » la mondialisation.

Il existe pour ce faire de nombreux outils de sensibilisation et de formation ; à notre seule initiative, nous en donnerons ici quelques exemples, accessibles gratuitement en ligne, en précisant qu’il existe aussi des outils dont l’accès est payant – nous ne les citerons pas, cet appel n’ayant pas vocation à soutenir des intérêts commerciaux particuliers.

Il existe aussi des associations de professionnels de l’interculturel – certains d’entre eux sont déjà impliqués bénévolement dans la sphère citoyenne. Il existe aussi des entreprises de formation spécialisées dans le domaine de l’interculturel et de l’accompagnement social – nous ne les citerons pas pour n’en privilégier ni n’en oublier aucune.

 

Notre message : des ressources interculturelles sont disponibles qui dissipent les peurs et favorisent une société plus inclusive : utilisons-les. On a tout et tous à gagner à renforcer les compétences interculturelles des citoyens.

Catherine Roignan, Ghislaine Tamisier, Jimena Andino-Dorato